Ce que vous voyez est rarement la réalité.
Cette anecdote est véridique et ne m'a pas été racontée par un tiers ami, j'y étais personnellement.
Un ami m'avait demandé de l'accompagner pour une rencontre avec des clients difficiles. Sa petite compagnie offrait des services qui avaient été retenus par les clients en question.
Ces derniers n'étaient pas du tout contents du résultat qui, avouons-le, n'étaient pas du fait de mon ami mais bien de leur gestion des communications. Mon ami était vert d'indignation. Il m'avait montré tous les courriels et communications et on voyait pertinemment bien le manque de rigueur du client en question.
Durant la rencontre à laquelle j'assistais à titre de "conseiller" pour mon ami, je vois très clairement l'intention du client de tout balancer sur le dos de ce dernier. Je tente alors de faire admettre une partie de ses torts à la pseudo-directrice des communications, qui nie tout en bloc.
J'ai arrêtée la réunion après quelques minutes seulement, leur ai souhaité une excellente fin de journée et fais signe à mon ami que c'était terminé et que nous quittions.
Mon ami m'a généreusement sermonné, comme vous vous en doutez bien.
Selon lui, je l'ai abandonné et n'ai rien tenté pour prouver son innocence. C'est vrai. Mais c'est aussi faux.
Mon ami n'a pas pris en compte que le directeur de la boîte était avec nous à cette réunion et que la pseudo-directrice des communications jouait beaucoup plus qu'un simple contrat: elle jouait son job. C'était évident. Qui plus est, lui avoir prouvé ses torts devant son patron n'aurait que mit le feu aux poudres et une fois seule avec celui-ci, elle aurait procédé à un lynchage en règle, sans personne pour la contredire.
Cette pseudo-directrice des communications ne sera peut-être pas toujours là, car nous avons la preuve de son incompétence. D'autres le constaterons aussi. Alors il y a fort à parier que ses jours seront peu nombreux. Mais le patron, lui, risque d'y être encore longtemps: c'est son entreprise.
Quelle genre d'impression mon ami voulait-il laisser? On est souvent tenter de prouver son innocence mais, si le résultat est pire que le problème? Et si le remède se révèle plus néfaste que la maladie? Que faut-il faire?
Mon ami n'était pas en danger de mort, et ce petit contrat ne menaçait pas son intégrité financière et son honneur n'était pas en jeu. Nous étions carrément en état d'incommodation secondaire.
Ce que vous voyez est rarement la réalité. Sous l'apparence d'une simple réunion de travail, se cachait en fait une femme incompétente qui se battait pour sa survie. La Dynamique ne s'arrête jamais aux causes, mais aux origines des problèmes.
Si mon ami avait été seul, il se serait débattu avec toute la légitime vigueur qu'il se doit pour prouver qu'il n'était pas en tort, donnant du même coup l'accélération nécessaire à une situation désespérée pour qu'elle se transforme en véritable litige.
Et c'est tout ce que le patron aurait retenu: ce fournisseur (mon ami) = litige.
C'était grillé pour lui...
Mais là, mon ami a laissé une impression de "sagesse", à laquelle tout le monde tend. Et tout ça en quelque minutes. Pas de pseudo analyse du genre "Suis-je en face d'un directif...Est-ce que le shéma de communication est bien établi...etc."
Non. Nous avons "Flashé" la situation et c'est tout. Aucune énergie néfaste, aucun ressentiment. Mon ami n'a plus vu cette pauvre femme comme l'ennemi à abattre, mais comme un animal déjà abattu.
Tout n'est qu'impression...